Les fontaines et les lavoirs
L’abondance des cours d’eau et des sources est à l’origine des nombreuses fontaines qui existaient sur le territoire. Cayot-Delandre dans son ouvrage sur le Morbihan, son histoire et ses monuments écrit à propos de la chapelle Saint-Adrien « Je ne connais aucun autre lieu où les vestiges du culte de l’eau soient aussi nombreux et aussi frappants ». Une partie des fontaines a disparu, notamment au cours du remembrement (cf. Penprad), de plus certaines sont dissimulées dans la campagne et ont pu échapper à l’inventaire. Sept fontaines ont fait l’objet d’un dossier sur la commune, elles sont parfois associées à un lavoir. Six d’entres elles sont des fontaines de dévotion liées à une chapelle en place ou disparue.
Le village de Saint-Jean a conservé sa fontaine et son lavoir domestique : une simple ouverture maçonnée avec pierre d’écoulement alimente une sorte de trou d’eau équipé d’une pierre à laver monolithe. La fontaine Saint-Thuriau bien que liée à la chapelle éponyme n’en reste pas moins très rudimentaire avec un lavoir de grandes dimensions comme celui de Kerhel (cf. écart dit village de Kerhel). Les fontaines Saint-Corentin, Saint-Guen, Saint-Fiacre, Saint-Barthélemy présentent la physionomie traditionnelle des fontaines à pignon morbihannaises des 15e, 16e et 17e siècles. Ces deux dernières sont très comparables, probablement commanditées par le même prêtre comme l’indique le pignon sculpté de façon semblable d’un calice en relief. Parmi les nombreuses fontaines situées dans et autour de la chapelle Saint-Adrien, l’une est un édicule remarquable de la fin du 15e siècle dont le traitement monumental allie en une structure très inhabituelle fontaine et croix.
SAINT-ADRIEN
La fontaine couvre une des sources qui en-tourent la chapelle Saint-Adrien, à quelques mètres, au sud-est. Edifiée à la fin du 15e siècle, elle est con-temporaine de l’édifice. Le noeud de la croix est sculpté de têtes, il supporte le croisillon sculpté sur l’avers du Christ entouré par la Vierge et Saint Jean, au revers d’une Vierge à l’Enfant aux pieds des-quels s’agenouille le donateur.
SAINT-CORENTIN
La fontaine de Saint-Corentin édifiée au 16e siècle est une partie constituante de la chapelle du même nom, détruite lors du re-membrement de 1963. La statuette placée dans la niche de la fontaine est contemporaine de l’édi-fice, comparable à celle conservée dans la fontaine de Saint-Caradec en Saint-Caradec-Trégomel dans la vallée voisine du Scorff. Cette fontaine-pignon en pierre de taille est ouverte en plein cintre mouluré avec niche intérieure. Celle-ci abrite la statuette en granite monolithe de saint Corentin. Les rampants du pignon sont ornés de boules. La fontaine est entourée d’un espace non dallé, architecturé par des murs, auquel on accède en descendant quelques marches. Représenté en évêque, Saint Corentin porte l’aube et la chasuble dont le drapé, retenu par les deux bras pliés, s’étage en plis concentriques. L’attitude frontale et symétrique, le traitement schématique du drapé indiquent une datation du 16e siècle.
SAINT-FIACRE
La fontaine de Saint-Fiacre dépend de la chapelle éponyme, située à environ 500 mètres au nord. Elle est commanditée au 17e siècle par un prêtre dont l’insigne est sculpté sur le pignon. Statuette moderne du 20e siècle. Fontaine en pierre de taille à pignon ouvert en plein cintre mouluré avec niche intérieure. Un lavoir est associé à la fontaine, son bassin unique rectangulaire est bordé de pierres à laver monolithes.
SAINT-GUEN
La fontaine est située à quelques mètres au sud de la chapelle Saint-Guen date du 16e siècle. Si un bassin à usage de lavoir, attenant à la fontaine, a existé, il a été comblé. La statuette de saint Méen placée dans la niche de la fontaine date du 19e siècle. La fontaine est du type à mur-pignon édifiée en pierre de taille de granite. Le pignon est ouvert en plein cintre mouluré, orné de colonnettes aux angles et d’une niche intérieure à coquille. La statuette de saint Méen est en calcaire monoxyle, à revers plat. Ses dimensions sont de 61 cm de haut pour 20 de profondeur et 18 de largeur. Cette fontaine est très comparable à deux autres fontaines situées sur la commune de Saint-Barthélemy : celle de Vieux bourg et celle de Saint-Fiacre, toutes deux du 17e siècle.
SAINT-JEAN
Cette fontaine domes-tique a donné son nom au village qu’elle dessert en eau. Bien que le site soit sans doute en usage depuis longtemps, il est probable que la fontaine et son lavoir associé ne date que du 19e siècle. La fontaine-lavoir est cons-tituée d’un bassin rudimentaire de petite taille, sorte de trou d’eau équipé d’une pierre à laver monolithe. Dans le talus, la fontaine qui alimente le lavoir consiste en une simple ouverture maçonnée avec une pierre d’écoulement creusée d’une rigole. Bien que rudimentaire, cette fontaine-lavoir est un témoin intéressant de la vie communautaire dans les villages, beaucoup de ces équipements ayant disparus, en particulier lors des remembrements. C’est visiblement grâce à la pérennité de son usage et à l’attention que lui porte les habitants du village que cet édicule doit sa conservation.
SAINT-THURIAU
Bien qu’éloignée d’envi-ron 500 mètres de la chapelle Saint-Thuriau, la fontaine-lavoir dépend du lieu de culte.La fontaine de dévotion et le lavoir sont édifiés à un peu plus de 500 mètres au nord de la chapelle Saint-Thuriau. Simple ouverture délimitée par quatre pierres de taille, la fontaine est située à environ 200 mètres du lavoir. Ce dernier est constitué d’un grand bassin rectangulaire autrefois équipé de pierres à laver disposées sur chacun des côtés.
LE VIEUX BOURG
La fontaine est une partie constituante de l’ancienne chapelle Saint-Barthélemy située autrefois au Vieux bourg puis rasée en 1912. L’édicule est commandité au 17e siècle par un prêtre dont l’insigne est sculpté sur le pignon. La croix qui sommait ce dernier est brisée. La statuette de saint Barthélemy, située à l’intérieur de la niche, est moderne. Fontaine en pierre de taille à pignon ouvert en plein cintre mouluré avec niche intérieure. Un lavoir est associé à la fontaine, son bassin unique rectangulaire est bordé de pierres à laver monolithes cimentées. Le pignon autrefois sommé d’une croix porte un blason carré avec un calice sculpté en bas-relief. La niche intérieure est à décor de coquille. Le type et le décor de cette fontaine sont identiques à celles de Saint-Guen et de Saint-Fiacre en Saint-Barthélemy.